L'expert bio de la coop
Marc Mouny, 52 ans, développe depuis trois ans le bio chez Acolyance, avec pour objectif, un accompagnement global des agriculteurs.
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Marc Mouny a postulé en 2010, quand il a su qu'un poste allait être créé pour développer le bio au sein du service agronomique d'Acolyance (Cohesis à l'époque), parce qu'il était déjà sensible au bio et qu'il s'y intéressait de près. « Les agences de l'eau commençaient alors à exprimer des exigences autour des aires d'alimentation de captage, on pressentait chez nos concitoyens un attrait de plus en plus fort pour les produits bio et les agriculteurs s'interrogeaient sur l'opportunité de se convertir. » C'est ainsi que la coop implantée en Picardie, en Champagne-Ardenne et en Ile-de-France, s'est lancée, et que Marc Mouny a eu la charge de développer le bio auprès des adhérents. Fort d'une double expérience en céréales et légumes industriels, il assure en même temps, un appui technique aux conseillers productions végétales et services.
Une attente des agriculteurs
Son BTS Tage en poche, ce fils d'agriculteurs de Cauroy-lès-Hermonville (Marne) s'est dans un premier temps tourné vers la gestion au service comptabilité de la FDSEA de la Marne, puis vers l'animation syndicale et le journalisme à la FDSEA de l'Aube, à Troyes. La fibre technique et le fait de se marier l'ont poussé à se rapprocher de Reims. Il passera huit ans à la coopérative de légumes Prim'Allia, dans l'Aisne, où il acquiert une solide expérience en technique et logistique. Une expérience commerciale de quinze ans, chez le négociant en céréales Compas, dans la Marne, suivra. C'est là qu'il perçoit à partir de 2008-2009, la curiosité des agriculteurs pour le bio et qu'il va s'y intéresser. A la même époque, Acolyance mène une réflexion sur le bio et étudie sa faisabilité, en confiant le sujet à deux étudiants dans le cadre de leur stage de fin d'études. « Leurs conclusions étaient très claires, résume Marc Mouny, les agriculteurs pouvaient se lancer dans le bio et dégager un revenu au moins équivalent au conventionnel. Certains de nos clients meuniers et fabricants d'aliments du bétail travaillaient déjà le bio, ou s'apprêtaient à le faire, et étaient prêts à nous suivre. Enfin, nos adhérents n'avaient pas à leur disposition de structures coopératives bio, susceptibles de répondre à leurs attentes sur le plan agronomique, réglementaire, logistique et commercial. Notre objectif a été, d'entrée de jeu, de répondre à ces attentes en accompagnant les agriculteurs, de l'agronomie à la mise en marché. »
Quatorze espèces différentes
Dès la première année, la filiale semences de la coop, Eurosem, s'est lancée dans la production de semences bio. Et pour être épaulée en matière de commercialisation, Acolyance a choisi de s'appuyer sur un courtier spécialisé. « Après une année de découverte et de mise en route du bio en 2010, nous avons collecté 1 100 t chez 15 producteurs en 2011, 1 800 t chez 27 adhérents en 2012, et 2 500 t chez 35 agriculteurs en 2013, souligne-t-il . Du blé au sarrasin, en passant par les féveroles, le triticale ou l'épeautre, nous collectons quatorze espèces différentes ! Les volumes n'ont plus rien de marginal et l'activité bio est autonome financièrement. » Pour amplifier son essor, les dirigeants d'Acolyance viennent de renforcer l'équipe, en recrutant Cécile Rannou, qui a en charge la mise en marché. La coop vient aussi de dédier le silo de Chauny (Aisne) au stockage du bio, il sera très prochainement équipé d'un séchoir... de nouveaux moyens à la fois humains et logistiques.
Blandine Cailliez
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